Angelo, Tyran de Padoue (analyse de texte)
Angelo, tyran de Padoue est un drame en prose de Victor Hugo représenté pour la première fois à la Comédie Française le 28 avril 1835. Malgré l’attrait de la pièce, elle sera peu représentée. Le style est relativement simple et pour cause : la pièce a été écrite en 17 jours.
Pour commencer en lisant une analyse :
Éléments pour une introduction
Contextualisation de l’œuvre et début de problématisation
L’histoire se déroule en 1549, dans l’Italie de la Renaissance, sous une République morcelée par des conflits internes. Angelo règne sur Padoue en tant que podesta. Il est marié à Catarina, mais aime La Tisbe. Catarina, elle, aime Rodolfo, qui fait semblant d’être amoureux de La Tisbe. Dans cette histoire, tout le monde aime quelqu’un, mais seuls Rodolfo et Catarina s’aiment réciproquement, sans pouvoir s’appartenir. Tout va se compliquer lorsque l’espion Homodei, qui fait partie du conseil des Dix, va s’en mêler et décider de se venger de Catarina dont il était amoureux. Il tire les fils dans l’ombre et va exposer Rodolfo et Catarina à la colère de La Tisbe, trompée par celui qu’elle aime. Toutefois, ses plans sont contrariés lorsque La Tisbe reconnaît en Catarina l’enfant qui a sauvé sa mère. À partir de ce moment, elle décide de sauver cette pauvre enfant coûte que coûte de la vengeance du podestaqui a découvert que sa femme avait un amant. Pour cela, elle donnera sa vie à condition que ce soit Rodolfo qui la prenne.
Dans cette pièce, les femmes sont celles qui détiennent le vrai pouvoir. Le tyran n’en est pas vraiment un puisqu’il est brisé sous les chaînes d’une puissance plus grande que la sienne : Venise. Même les princes sont en fuite. La Tisbe, quant à elle, possède le pouvoir de se venger, mais préférera la volonté de l’amour et se sacrifiera pour Rodolfo. Ce qui fait la force de Catarina, c’est de résister face à la violence de son mari, principalement psychologique et morale, mais aussi physique par l’enfermement qu’il lui inflige. Ce sont elles qui survivront aux pires violences : La Tisbe aura résisté à la perte de sa mère et aura affronté le podesta, et Catarina sera libérée de son mari grâce à La Tisbe.
Contextualisation de la scène étudiée
Dans la scène 1, I, précédant celle de notre étude, Reginella se pense à l’abri du conseil des Dix à condition de rester dans la chambre de sa maîtresse, Catarina. Très vite, elle se rend compte qu’il s’agissait d’une erreur puisque Homodei arrive derrière elle en répétant ses paroles : il est donc parvenu à pénétrer dans la "forteresse" de sa maîtresse. Cette première scène de la première journée permet de mettre en garde contre le sentiment de sécurité que peuvent ressentir les personnages, montrant ainsi qu’Angelo avait raison de s’inquiéter de tout. Cette mise en garde a des répercussions sur la scène suivante. Nous retrouverons Rodolfo, sûr de lui en ce qui concerne sa sécurité malgré les mises en garde d’Homodei. Il s’inquiètera tout de même pour celle de Catarina, ce qui ne l’empêchera pas de la mettre en danger en décidant de rester et de la rencontrer. La scène 1 de la deuxième journée avait aussi pour rôle de préparer l’arrivée de Rodolfo, qu’Homodei attend impatiemment.