Le Conte du Graal – Gauvain, chevalier idéal
Les romans de chevalerie sont nombreux au Moyen Âge et chacun de ces récits porte ces hommes valeureux en héros. Perceval représente l’un des personnages les plus emblématiques de cette littérature médiévale, mais il n’est pas le seul à se faire connaître. Gauvain, lui aussi, est une figure phare du monde arthurien depuis au moins G. Monmouth avec son Historia Regum Britanniae et avec le Roman de Brut proposé par Wace. S’il demeure moins connu, c’est parce qu’il a perdu en importance depuis la christianisation de la France, mais il fut revalorisé dès le XVIe siècle en Angleterre par toute une série de romans.
Qui est Gauvain, le chevalier mondain de la cour du roi Arthur
Gauvain est le fils du roi Lot D'Orcanie et de Morgause. Cela fait de lui le neveu maternel du roi Arthur ! Sa condition le mène à être le personnage le plus important après le roi Arthur lui-même. D’ailleurs, il s’agit d’un chevalier modèle, connu pour sa bravoure et sa générosité. Il est réputé pour être le meilleur chevalier de la Table ronde, bien qu’on se souvienne plus aujourd’hui de Perceval ou de Lancelot.
Dans le cycle des romans du Graal écrits par Chrétien de Troyes, il apparaît notamment dans Erec et Enide où il sert de référence chevaleresque lors du mariage des protagonistes. Dans Cligès, il est le seul chevalier qui n’est pas battu par ce dernier, le combat étant interrompu. Il est donc une référence en matière de combat. Par son absence alors qu’il est attendu, il est utilisé comme référence familiale dans Le Chevalier au Lion ou le Roman d'Yvain, dont il serait le cousin. Son importance est encore marquée dans Le chevalier de la Charrette ou le roman de Lancelot.
L’œuvre dans laquelle il est le plus présent demeure Le conte du Graal ou le roman de Perceval. Il s’agit alors d’un personnage à part entière du conte où il prend une fonction comparative pour suivre l’évolution de Perceval. Par son importance parmi les chevaliers de la Table ronde, il marque encore plus l’importance de l’évolution de ce dernier. Cela nous amène à nous questionner sur ce qui fait de Gauvain un parfait reflet du chevalier arthurien idéal dans le Conte du Graal. Nous nous rendrons compte alors qu’il est le parfait modèle du chevalier mondain, avant de comprendre qu’il est restreint par le modèle de chevalier "terrestre", là où il sera dépassé par Perceval à cause de ce statut de chevalier parfait.