Le personnage de Gabriel dans Zazie dans le métro
L’œuvre de Raymond Queneau joue souvent sur les codes. Roman burlesque par excellence, il nous présente avec Zazie dans le métro des personnages dont l’extravagance fait la richesse du récit. Gabriel, personnage original sur plus d’un point, demeure avec Zazie au cœur du récit. Il devient le guide du voyage initiatique de la petite héroïne. Son identité si trouble ne cesse pourtant d’interroger les personnages. Essayons de dégager le profil de ce personnage ambigu.
Qui est Gabriel, l’oncle de Zazie ?
Gabriel est le frère de Jeanne Lalochère, la mère de Zazie. Il a 32 ans et il ressemble à un "colosse", un "costaud", un "gorille", une "armoire à glace" ou encore un "malabar". Plutôt fort donc, il est de caractère calme et poétique. Il se décrit comme artiste, lui qui est danseuse de charme dans un cabaret d’homosexuels nommé le Mont-de-piété. Il y interprète La mort du cygne en tutu sous le nom de Grabriella. Pour ces spectacles, il se vernit ses ongles et porte du rouge à lèvres. Nous savons également qu’il porte le parfum "Barbouze" de chez Fior, odeur qui ne fait pas l’unanimité dans son entourage.
Marié à Marceline, une femme douce, il vit dans un appartement près du bar de son ami Turandot. Ce bar, il s’y trouve souvent avec ses amis Charles, Mado P’tits-Pieds, etc. On sait qu’il consomme de la grenadine comme boisson revigorante, avec très peu d’eau.
Ce personnage a également vécu la Seconde Guerre mondiale et il peine à s’habituer aux technologies américaines, trop traumatisé par ce à quoi il a assisté. Et s’il semble avoir un sens de l’orientation déplorable en pleine journée, puisqu’il se perd incessamment dans la ville de Paris, il guide avec une aisance surprenante ses ôtes une fois la nuit tombée.
Un personnage ambigu d’une sensibilité troublante
Dès le début du roman, Gabriel s’impose comme personnage sensible et protecteur. Il est le seul à qui Jeanne Lalochère peut confier sa fille. Son prénom présage également d’une force intérieure intéressante puisqu’il le partage avec celui d’un des archanges de Dieu. Cela fait de lui un "archiguide" par excellence, mais il ne reste plus qu’à trouver de quoi il est le guide, puisqu’il a un très mauvais sens de l’orientation…