Marie de France, une construction littéraire ?
Marie de France, à son époque déjà, a connu son heure de gloire. Toutefois, que nous reste-t-il de cette femme de lettres importante du Moyen-âge ? La figure de l’autrice "Marie de France" est-elle le résultat d’une construction progressive ? Il semblerait que oui, à la fois car elle ne se présentait pas comme "Marie de France", mais comme Marie, venant d’Ile-de-France ; mais aussi parce qu’elle a été portée par le renom à son époque et pourtant, sa valeur a été "rectifiée" par un médiéviste réputé, Joseph Bédier, avant de reprendre sa place dans un canon plus féministe, qui la porte à nouveau sur le devant de la scène.
Trouver la gloire et la postérité en s’inscrivant dans une tradition littéraire
Marie veut rester dans la postérité et impose son nom dans les textes
Son époque commence à changer et le début d’une conscience d’un patrimoine à léguer, en son nom, se développe. Elle veut jouer sa réputation sur ce qu’elle écrit, sûre et certaine qu’elle traite d’un bon sujet, c’est-à-dire d’un sujet qui plaira la société et la postérité. Alors elle veut que les honneurs lui reviennent et qu’ils ne soient pas attribués aux félons (traîtres) de son temps.
Ceux qu’on appelle aujourd’hui des auteurs commencent à vouloir être reconnus comme des écrivains, là où ils n’étaient pas cités avant. Alors, Marie aussi veut être considérée comme une autrice, ou plutôt comme une écrivaine, puisque le mot autrice, au féminin comme au masculin, n’existe pas encore.