Le cerisier et le merle, Sido [analyse]

Le premier chapitre de Sido offre une scène exceptionnelle aux lecteurs, témoins de l’ambiguïté de la personnalité du personnage éponyme. En effet, Colette présente sa mère, sous un cerisier, contemplant un merle alors qu’elle avait placé un épouvantail dans cet arbre pour les faire fuir. Comment cette femme peut-elle à la fois chercher à repousser l’oiseau, et l’admirer au détriment des cerises ? C’est le mystère que tente de résoudre Colette, en repensant ce souvenir d’enfance sous le regard adulte et exercé par la mère.

Introduction pour une lecture linéaire sur la scène du merle et des cerises

Sido est une œuvre autofictionnelle, c’est-à-dire mêlant l’autobiographie et la fiction, écrite par Colette. Le premier chapitre de l’œuvre se concentre sur Sido, la mère de la narratrice qu’elle présente comme une femme proche de la nature. Elle représente une mère-monde presque surhumaine tant elle parvient, dans ses moments de contemplations, à s’abstraire de la réalité. Dans cette scène, Colette décrit sa mère, s’émerveillant devant la beauté de son jardin et de la nature, avant qu’elle ne soit ramenée à la réalité par la narratrice-enfant. Elle dresse ainsi le portrait d’un personnage ambigu, thème que nous allons explorer. Pour cela, rappelons que Sido échappe aux attentes de la société, avant de découvrir la façon dont la fille représente toutes ces normes en question. Enfin, nous comprendrons combien le retour à la réalité expose Sido à son humanité, rappelée à ses obligations par sa fille.