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    Qu'est-ce que la critique littéraire ?

    Qu'est-ce que la critique littéraire ?

    La critique littéraire tend à s’attacher à la particularité d’une œuvre, son originalité et sa singularité. Il s’agit avant tout d’un jugement à propos d’une œuvre écrite par une autre personne, bien que l’autocritique ne soit pas impossible.

    Définition de la critique littéraire

    Lorsqu’on parle de critique littéraire, on signifie le fait d'agir sur un texte dit "littéraire" et d'en faire l'étude pour parvenir à une interprétation. Cela renvoie donc à la notion de jugement et d’évaluation d’un texte littéraire. La critique littéraire se doit d’être construite, il ne suffit pas de dire si un livre est bon ou mauvais. Cela demande un approfondissement dans l'évaluation du livre et une lecture active de l'œuvre en question.

    Comme l’explique Patrick Dandrey dans son livre Naissance de la critique littéraire au XVIIe siècle :

    La mission du critique, par laquelle il accède à la définition claire de son "métier", c’est de contribuer à la formation de l’un et de l’autre, en prévenant leurs erreurs et leurs fautes de goût et de jugement, pour conduire l’art et l’appréciation de l’art vers le vrai beau et le vrai du beau : leur révéler les secrets de la vraisemblance, qui est la modulation de la vérité propre à l’écriture littéraire, élaborée et transmuée par la raison ; et les induire aux délicatesses du goût juste, qui autorise la singularité du moi créateur en ajustant ses fantaisies aux exigences de leur communication au public. Formation de l’un et de l’autre, de l’écrivain et du public, disons-nous ; de l’un par l’autre, faudrait-il ajouter, l’écrivain apprenant à écrire par le souci révélé et analysé des attentes de son public ; et le public parvenant, par l’évaluation bien apprise de ce qu’on lui donne à lire, à se l’approprier et à s’y approprier au mieux. Le métier de critique, c’est désormais de se faire entremetteur.

    La critique fait-elle partie de la littérature ?

    Dans l’esprit commun, la critique littéraire n’est pas de la littérature. La plupart des journalistes, universitaires et écrivains s’accordent sur ce point. Leur argument est que la critique est un discours qui porte sur la littérature. De fait, elle en est exclue et se poste comme un simple commentaire d’un manuscrit littéraire.

    Pourquoi certaines personnes pensent-elles que la critique n’est pas de la littérature ?

    La critique est encore très reçue comme un aidant à la compréhension d’une œuvre, une simple analyse qui apporte des éléments de réflexion sur une œuvre. Pourtant, elle peut être bien plus que cela. Elle est à la frontière entre texte littéraire qui porte sur la littérature et texte d’étude qui a pour fonction de statuer sur le fait qu’un texte soit de la littérature ou non.

    C’est d’ailleurs souvent l’idée d’une critique qui fait d’un texte une œuvre littéraire ou non qui exclut cette même critique littéraire de la littérature. C’est ce jugement qui fait que la critique devient une critique littéraire, autrement appelée, « critique littérarisante ». Pourtant, qu’en serait-il si une critique parlait d’une autre critique littéraire ? Cela pourrait-il en faire de la littérature ?

    Si le pouvoir de la littérature est bel et bien de donner une littérarité au texte, alors la critique peut immédiatement être vue comme de la littérature. Pourtant, elle reste bloquée dans une sorte de no mans land puisque ceux qui acceptent ce jugement n’hésitent pas non plus à dire que la critique s’efface derrière son objet : le texte littéraire. Il reste donc à savoir si une critique peut avoir une valeur en soi et pour soi autre que de donner des clés d’un texte dit littéraire.

    Le rôle de celui qui écrit prend vite de l’importance. Si un auteur de critique est, avant de critiquer, un écrivain, alors son œuvre critique peut être vue comme de la littérature. C’est pourquoi Baudelaire, Mme de Staël, Hugo et d’autres écrivent de la critique littéraire reçue comme de la littérature. Si, en revanche, le critique devient auteur par la suite, son œuvre critique aura plus de mal à être considéré comme de la littérature.

    La critique littéraire peut être littérature

    Selon Laurent Jenny, la critique appartient à la littérature « tout à la fois parce qu’elle fonctionne comme un révélateur du littéraire et parce qu’elle produit des énoncés qui sont parfois eux-mêmes littéraires. » Alors, la critique littéraire sert de preuve pour démontrer qu'un texte est bien de la littérature et non pas un simple écrit.

    La critique littéraire a même une fonction actualisante. En effet, le but d'une critique à propos d'un livre écrit longtemps auparavant est de trouver ce qu'il possède d'universel. Il faut ancrer le roman dans son temps pour comprendre ce qu'il peut encore apporter aux lecteurs. La critique participe à faire d'un livre ancien autre chose qu'un document daté. Il peut apporter un enseignement et la critique sert justement à en faire l'étude, à extraire ce qui doit être conservé dans l'œuvre en question.

    Un très bon exemple de critique littéraire qui est littérature se reflète dans l’œuvre de Montaigne. Dans ses Essais, Montaigne parle à la fois de lui, de ses études, de ses souvenirs et des œuvres littéraires qu’il a lus. En écrivant un texte littéraire à part entière, il n’en est pas moins critique littéraire puisqu’il commente les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains en expliquant le rôle littéraire des œuvres. La critique comme œuvre littéraire n’est donc pas incompatible avec la critique littéraire.

    Le problème du lectorat de la critique littéraire

    La problématique autour de la question de la critique littéraire touche aussi le public visé. En général, les lecteurs de critiques recherchent une analyse ou tout du moins un avis littéraire sur une œuvre lue. La critique littéraire comme littérature devient vectrice d’un relationnel avec le lecteur. Ce que demande le lecteur au critique est de prendre du plaisir en lisant l’argumentaire. Il ne souhaite plus avoir un avis et une analyse précise, mais entrer en connivence avec la lecture d’une critique.

    C’est par exemple ce qui se produit lorsqu’un lecteur va fermer son livre et parcourir les avis des lecteurs. Aujourd’hui, sur un site comme Babelio, tout le monde peut devenir critique. Un lecteur va trier les critiques selon les notes qui sont mises. Ainsi, s’il a aimé le livre, il va plutôt avoir tendance à lire les avis positifs et découvrir de nouveaux aspects de la lecture. En revanche, en cas de déception, il va chercher à trouver un lectorat proche de son avis pour appuyer son ressenti. Dans le cas où il lit une critique qui va contre son sens, le lecteur va immédiatement se mettre dans une posture de refus avant d’être dans une démarche de compréhension.

    L’autre problématique est qu’un lecteur va chercher à lire un genre qu’il aime. Il peut bien lire 20 romans à la suite, mais ne lira pas pour autant un recueil de critiques. Pourtant, cette pratique tend à devenir plus régulière. Aujourd’hui, les lecteurs lisent de plus en plus les critiques dans les magazines sans chercher à lire un roman. C’est une nouvelle façon de se faire un avis et de juger de la qualité littéraire d’une œuvre. Qui plus est, chaque lecteur devient sensible à un auteur de critique littéraire plutôt qu’un autre. Il crée une affinité littéraire comme il pourrait le faire avec un auteur.


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