Hunger Games, T.1 de Suzanne Collins

Parue il y a un moment déjà, la série Hunger Games a rencontré un grand succès auprès d’un lectorat jeune et plus âgé. Les livres qui circulaient d'ailleurs entre les mains de nombre lecteur n'ont eu que plus de succès à la sortie des films reprenant l'histoire de Katniss Everdeen. Comme il n'est jamais trop tard pour se mettre à jour, je vous propose cette semaine un petit retour sur le livre de Suzanne Collins.

Hunger Games tome 1 en résumé :

Hunger Games raconte l'histoire de Katniss Everdeen, une jeune fille de 16 ans qui porte sa famille à bout de bras depuis la mort de son père cinq ans plus tôt. Cette tâche est particulièrement difficile lorsqu'on sait dans quel milieu elle vit : faisant partie du douzième et dernier "district", elle fait partie des personnes les moins bien logés et nourris dans ce monde où seul le Capitole est à l'abri de tout désir.

D'ailleurs, les "hunger games" sont là pour rappeler à tous les districts la supériorité de Capitole sur eux dans un jeu spécial ou 24 tributs, 12 garçons et 12 filles, doivent s'affronter dans un jeu de mise à mort en évitant de mourir de froid, de déshydratation, de faim, sous le coup des adversaires ou par les pièges posés par les Juges. À la fin, il ne restera qu'un gagnant. Et cette année, Katniss Everdeen s'est déclarée volontaire pour sauver sa petite sœur tirée au sort. Elle est prête à se battre pour survivre au moins le plus longtemps possible.

La capacité à regrouper derrière soi pour engendrer une révolte.

Ce qui fait de Katniss un personnage qui sort de la norme est sa capacité à faire trembler le Capitole. Toutefois, il lui faut du temps avant de devenir un modèle pour une révolte. Au début du roman, la seule chose qui compte pour elle est la survie. Bien sûr, comme tout le monde elle déteste le Capitole et l'accuse de tous les maux du monde, mais jamais elle ne pense à se lever contre eux. Au contraire, elle manque aux règles seulement pour survivre et nourrir sa famille et se plie à la morale du jeu sans y réfléchir.

C'est au cours des jeux et des changements de règles qu'elle comprend sa vulnérabilité sans les sponsors et l'aide d'Haymitch. Elle entre alors de plus en plus dans une sorte de comédie pour s'en sortir en donnant aux téléspectateurs ce qu'ils attendent d'elle.

Il faudra donc attendre qu'il y ait de nombreux morts et la découverte du machiavélisme des juges pour que Katniss Everdeen devienne réellement un symbole de rébellion en proposant à Peeta de consommer les baies avec elle. Toutefois, ce n'est que le début d'un cheminement intérieur car elle fait tout son possible pour éviter d'envenimer la situation et rester en vie. Nous attendrons encore quelques tomes peut-être pour qu'elle sorte de l'adolescence et ait la maturité et le désir de penser à changer les choses.

Un livre construit comme un scénario de film

Comme beaucoup de monde, j'ai découvert les films avant de me lancer dans le roman. Et je me dis que les lecteurs qui ont lu le livre avant de voir le film n'ont pas dû être trop déçus. En effet, le roman semble écrit comme un scénario de film. Il contient peu de pensées des personnages et presque que de l'action.

Le seul moment où le film perd vraiment par rapport au livre est au début : les premiers chapitres prennent tout de même le temps de parler du père de Katniss et de la façon dont elle est venue à transgresser les règles. Le film fait donc de Katniss un personnage fort qui ne doute pas. Il renvoie, grosso modo, l'image qu'elle tente de se donner dans le livre où elle paraît plus fragile et bien plus soumise aux stratégies mises en place autour d'elle.

Quelques différences importantes entre le livre et le film

Bien que le film soit très fidèle au livre en termes de narration, le roman appuie beaucoup plus sur la notion de faim. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit des jeux de la faim et que chaque personnage des districts les plus faibles subit la famine de plein fouet au quotidien. Des chapitres entiers sont offerts pour décrire la nourriture et la frivolité des gens du capitole là où le film n'en fait qu'une étape.

Dans le livre donc, on ne peut s'empêcher de voir la distinction entre le corps bien nourri et sculpté des "carrières", ceux qui s'entraînent pour survivre aux jeux et se portent souvent volontaires et celui des derniers districts qui sont fins et habitués à la famine. Bien sûr, il est difficile de retranscrire cette réalité à l'écran, mais il s'agit également d'un point marquant car savoir se priver de nourriture ne peut être qu'un atout dans un jeu où il faut survivre à tout prix.

Citations

Peut-être que la fille m'a oubliée. J'espère.
Mais je sais que non. On n’oublie pas le visage de la personne qui a représenté votre dernier espoir.

"Il m'a dit : "Tu vois cette petite fille ? Je voulais épouser sa mère, mais elle a préféré partir avec un mineur."
- Quoi ? Tu es en train d'inventer ! je m'exclame.
- Non je t'assure, insiste Peeta. Et moi, j'ai dit "Un mineur ? Pourquoi elle serait partie avec un mineur alors qu'elle pouvait t'épouser toi ?" Et il m'a répondu : "Parce que quand il chante... même les oiseaux se taisent pour l'écouter."

Au Capitole, on a recours à la chirurgie pour faire paraître les gens plus jeunes et plus minces. Dans le district Douze, la vieillesse constitue un succès en soi car beaucoup de gens meurent prématurément. Quand on voit une personne âgée, on a envie de la féliciter, de lui demander le secret de sa longévité. On envie les gros, qui s'en sortent manifestement mieux que le reste d'entre nous. Mais ici, les choses sont différentes. Les rides n'ont rien de désirable. Une bedaine n'est pas un signe de réussite.

Si ce livre vous intéresse :

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