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    1 août 2023

    May et Chance, roman de Jim Fergus

    May et Chance, roman de Jim Fergus

    Après la trilogie de Mille femmes blanches, Jim Fergus nous propose la fin de l’histoire de May à travers le roman May et Chance. Nous retrouvons ainsi l’héroïne accompagnée de son amant pour de nouvelles aventures en terres blanches. Ils entament un long voyage pour enfin retrouver les premiers enfants de May dont elle a été privée quelques années auparavant.

    Pour parler un peu plus en détail de l’histoire de May et Chance, nous les retrouvons sur les routes et Martha et son fils ainsi que Lady Ann Hall qui souhaitent retrouver le "monde civilisé". Ils vont alors rencontrer quelques personnes sur leur chemin qui seront déterminantes pour la suite de leur voyage. Ils vont ainsi construire un avenir plus serein en alliant leurs forces pour essayer de construire une famille. La première épreuve à laquelle May se confronte est la nécessité de trouver de nouveaux repères dans ce monde qui n’est plus tout à fait le sien.

    En effet, son expérience auprès des Cheyennes l’a ouverte sur les barbaries de son monde, qu’elle ne parvient plus à accepter. Alors, à sa petite échelle, elle enterre les démons du passé et parvient à mettre en valeur un peuple qui a été le sien pendant quelques années. Si elle ne parvient pas, à elle seule, à intégrer comme il se doit les Indiens dans la culture américaine, elle parvient tout de même, avec l’aide d’un certain comédien nommé Buffalo Bill, à valoriser ces Indiens de la troupe, sans pour autant redorer l’image des peuples indiens, car si l’acteur précise bien qu’il veuille des histoires, il écrit pour les Américains blancs qui ont exterminé les Indiens, pas pour écrire les massacres auxquels il a lui-même participé.

    Toutefois, pour que cette quête puisse aboutir, cela nécessite également un retour aux sources et une confrontation avec le passé. En effet, May rencontre à nouveau sa famille pour essayer de récupérer ses enfants. Elle doit affronter ce père à l’origine de son enfermement à l’asile. Elle fait également face à sa mère et sa sœur, ainsi qu’à ses enfants qui ne la connaissent pour ainsi dire plus. Jim Fergus, dont la plume se concentre principalement sur l’action et la contemplation, développe un peu moins ce côté psychologique des personnages, bien qu’il sache transmettre par sa trame narrative ce qu’il souhaite insinuer. Cela renforce l’humanité de son personnage.

    Nous avons également le plaisir de découvrir un peu plus Chance, qui est un personnage que j’aurais aimé, je crois, mieux connaître dans cette histoire. Lui aussi se retrouve face à son passé et retourne sur les terres de sa famille. Il y découvre un spectacle désolant, tentant alors de régler une bonne fois pour toutes l’origine des maux de sa famille. Cette étape semble l’endurcir et marquer définitivement l’oubli du passé au profit du futur. Ainsi, Jim Fergus termine sa quête d’un foyer en proposant à ses personnages un dernier voyage, celui qui doit permettre de réconcilier vie itinérante et bien être auprès des enfants. Nous sentons particulièrement dans May et Chance le besoin d’être en harmonie et de trouver un juste milieu entre chaque élément constitutif de leur être.

    Ce dernier roman aura permis de prolonger un peu plus la trilogie de Mille femmes blanches. Je ne sais pas s’il était véritablement nécessaire, mais il saura faire plaisir à ceux qui souhaitaient une fin à l’histoire de May Dodd. Finalement, elle aussi aura le droit à sa fin "heureuse". Et si Jim Fergus maîtrise son univers, j’ai tout de même eu le sentiment qu’il y a eu un peu moins d’investissement dans ce roman. Peut-être parce qu'il est principalement narratif et ne parle plus vraiment des Cheyennes ? Ou est-ce les grands sauts dans le temps qui me donnent cette impression ? Finalement, si Mille femmes blanches demeure le seul tome indispensable selon moi, j’ai apprécié la plume de Jim Fergus et pense le découvrir au détour de ses autres romans, une fois que les aventures de ces "amérindiens" auront quitté mes pensées.

    La vengeance des mères de Jim Fergus - Culture Livresque
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    Citations

    Voilà, June, pourquoi je ne veux pas retourner là-bas, encore moins y passer la nuit. Si on y va quand même, tu seras obligée de les voir à genoux, implorer la pitié, ou courir vers le lit de la rivière. Tu entendras les cris, les hurlements, des hommes, des femmes, des gamins, des fillettes… pendant que les soldats leur arrachent la tête et les taillent en morceaux. Tu verras peut-être même les enfants de Gertie s’effondrer. Seulement, il n’y a rien qu’on puisse faire, ni toi, ni moi, ni personne. Tu ne sens pas que ça grouille sous tes pieds, à l’endroit où on est ? Cette terre est maudite depuis le massacre. Le mieux est encore de laisser les morts tranquilles, en espérant qu’ils trouvent un jour la paix.
    Que diable pouvaient bien faire de vrais Indiens dans un tel désert ? Apprendre l’agriculture ? Pendant des siècles, ils avaient formé un peuple de chasseurs-cueilleurs. Aujourd’hui, on leur avait volé leurs terres ancestrales pour les réunir dans un endroit où il n’y avait rien à chasser, rien à cueillir. Les Blancs qui gouvernent notre monde insistent pour façonner les autres à leur image. Malheur aux races qui ne leur ressemblent pas : elles seront méprisées, déportées, condamnées à mourir ou à vivre dans la misère.

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    Sinon...
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    // lastname: Fergus // firstname: Jim // title: May et Chance