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    Ne rien rater sur le registre comique

    Ne rien rater sur le registre comique

    Le registre comique se trouve principalement dans le théâtre comique, mais aussi dans toute scène ayant pour fonction de critiquer indirectement un personnage/une action/une habitude ou pour faire redescendre la tension d’une œuvre. Attention, il peut se découper en plusieurs branches, notamment avec le registre ironique, burlesque, humoristique et parodique.

    Comprendre le registre comique

    L’objectif du registre comique est de divertir le lecteur et susciter le rire ou au moins un sourire. Il peut aussi, par sa critique, amener à réfléchir le lecteur sur un comportement (ex. : Le malade imaginaire incite à repenser la crédulité et le pouvoir des médecins).

    Exemple d’œuvre comique : Le malade imaginaire, Les Femmes Savantes de Molière ; Les fausses confidences de Marivaux.

    Il existe de nombreuses sortes de comique dans un texte parmi lesquels le comique de situation, de langage, de geste et de caractère :

    • comique de langage : jeux de mots, calembours, problème de prononciation (accent, bégaiement, mauvaise prononciation d’un mot) ;
    • comique de situation : quiproquos, jeux de scène, effet de rupture ou de surprise ;
    • comique de geste : action des personnages (toc, grimaces, chutes et gifles, coup de pied, etc.) ;
    • comique de caractère : exagération des défauts ou d’un sens moral trop appuyé, des habitudes, etc. Peut tourner à la caricature.

    En dehors de ces grandes catégories, il existe encore des pistes syntaxiques et lexicales menant le littéraire à suspecter un registre comique. Cela passe par les onomatopées et la ponctuation forte, les jeux sur le niveau de langue (plutôt courant, mais tournant vite au vulgaire), les doubles sens et les décalages. Soyons aussi attentifs aux effets de répétition (de scène, de geste, de parole, etc.).

    Il faut également prendre en compte le rythme rapide des phrases, qui sont aussi souvent très courtes. On peut constater un monologue au tempo intense ou bien des échanges précipités entre deux figures par exemple.

    Qui plus est, si l’objectif principal est de faire rire le lecteur et le plaisir peut cacher une morale ou une critique. En effet, il n’est pas innocent de tourner en ridicule le protagoniste de l’histoire, de le rendre grotesque ou de le caricaturer. N’oublions pas, lors de la lecture, d’analyser ce que cela peut apporter à l’œuvre. La fin sera tout de même habituellement heureuse pour les personnages.

    Analyser un extrait dans le registre comique

    TOINETTE. — Quand un maître ne songe pas à ce qu’il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.
    ARGAN court après Toinette. — Ah ! insolente, il faut que je t’assomme.
    TOINETTE, se sauve de lui. — Il est de mon devoir de m’opposer aux choses qui vous peuvent déshonorer.
    ARGAN, en colère, court après elle autour de sa chaise, son bâton à la main. — Viens, viens, que je t’apprenne à parler.
    TOINETTE, courant, et se sauvant du côté de la chaise où n’est pas Argan. — Je m’intéresse, comme je dois, à ne vous point laisser faire de folie.
    ARGAN — Chienne !
    TOINETTE — Non, je ne consentirai jamais à ce mariage.
    ARGAN — Pendarde !
    TOINETTE — Je ne veux point qu’elle épouse votre Thomas Diafoirus.
    ARGAN — Carogne !

    Molière, Le Malade imaginaire, I, 5.

    Nous pouvons légitimement penser que cet extrait du Malade imaginaire de Molière est écrit dans un registre comique pour plusieurs raisons. La première est qu’il s’agit d’une pièce de théâtre comique, dont Molière est un grand représentant. Aussi, elle engendre, par tous les procédés littéraires mis en place, le rire chez l’auditoire. Analysons quelques-uns d’entre eux.