Les femmes à l’honneur avec Culottées de P. Bagieu

Pénélope Bagieu propose, depuis quelques années, de courts portraits de femmes souvent inconnues qui ont pourtant joué un rôle dans la petite comme dans la grande Histoire. D’abord parues dans le journal Le Monde, ces petites histoires ont été réunies dans une bande dessinée nommée Culottée pour le plaisir des lecteurs.

Résumé de l'intégral de Culottées par Pénélope Bagieu

La bédéiste nous offre de courts portraits de femmes de toutes conditions sociales en l’espace de quelques pages. Elles sont activistes, gynécologues, guerrières, pionnières dans divers domaines ou encore simplement amoureuse transit luttant contre les préjugés.

Toutes offrent au lecteur une image nouvelle de la femme. Elles sont le reflet de l’engagement féminin oublié par les livres d’Histoires et les cours d’éducation civique. Elle invite aussi à redéfinir ce qu’est le féminin à travers quelques symboles sociaux que chacun pourra découvrir en lisant la BD.

De la grande à la petite Histoire : la femme sur le devant de la scène

Pénélope Bagieu déploie sous sa plume des femmes qui ont fait partie de la grande Histoire (impératrices, résistantes, femmes guerrières) pourtant peu connues. Elles retrouvent alors un peu de la gloire qu’elles auraient dû avoir. Certaines sont connues comme Joséphine Baker, mais pas toujours pour toutes leurs actions politiques. En effet, cette femme est surtout connue pour sa critique de la vision colonialiste des hommes sur la femme par sa danse avec sa ceinture de bananes. Pourtant, peu savent qu’elle a aussi joué un rôle important dans la résistance pour soutenir l’effort collectif.

Cependant, la grande Histoire se construit aussi dans la petite histoire et elle n’hésite pas à montrer des portraits de femmes qui n’ont agi que dans leur ville d’origine. C’est le cas par exemple avec Giorgina Reid qui a sauvé le phare de son village à force de persévérance et de travail ou de Josephina van Gorkum qui a lutté contre la ségrégation religieuse hollandaise pour être enterrée près de son mari.

Réhabiliter la figure féminine et son rôle dans l’histoire

Cette BD résolument féministe n’est pas un traité pour l’égalité des femmes dans le monde d’aujourd’hui. Il s’agit plutôt d’une réhabilitation du rôle de la femme dans l’Histoire. Ces femmes oubliées intègrent ainsi la littérature et un bout de prospérité. Il s’agit d’ailleurs d’une BD à mettre entre toutes les mains pour encourager le féminin à se dégager du masculin. Chacune peut alors comprendre qu’il n’y a pas de petites avancées et que toutes peuvent croire en ce qu’elles sont et ce qu’elles veulent.

Ces femmes peuvent être porteuses d’un combat politique important. Que cela touche la liberté de la femme et du genre, la fin de différents types de ségrégations, la lutte contre les despotes ou bien encore l’abolition des préjugés, elles se sont battues corps et âme, de leur plein gré ou parce qu’elles se sont retrouvées sur le devant de la scène, pour faire évoluer les pensées quelle que soit l’ampleur géographique de leur action.

Avec certains portraits, elle rétablit aussi une certaine vérité dérangeante qui pourrait expliquer la disparition de certaines des femmes dans l’Histoire telle qu’elle a été écrite par les hommes. En effet, les femmes peuvent aussi être à l'origine de manigances politiques et d'assassinats pour gagner en importance politique. C’est le cas par exemple de Nzinga, devenue reine de Ndongo et du Matamba après quelques complots politiques. Après elle, Wu Zetian sera un nouvel exemple de ces femmes qui prennent le pouvoir à la manière des hommes, mais qui sont effacées de l’Histoire car il s’agit d’un comportement attendu d’un homme et pas d’une femme.

Un format de portrait court qui incite à en découvrir plus sur ces femmes

Le format des portraits est très court puisque seules 3 à 5 planches sont dédiées par femmes. La taille demeure une contrainte liée à la publication originale des planches dans le journal Le Monde. La bédéiste parvient tout de même à insérer de l’humour dans ses dessins et elle invite le lecteur à poursuivre son investigation sur ces femmes oubliées.

Toutefois, Pénélope Bagieu se retrouve parfois bloquée par ce manque d’information sur les femmes dont elle parle. En effet, l’oubli historique fait qu’il n’est pas toujours facile de se renseigner sur les différents personnages dont elle parle. Elle est donc parfois limitée à ce qu’elle trouve et au format qu’elle s’est imposé.

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