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    6 octobre 2025

    L'Oasis, jardiner avec Simon Hureau

    L'Oasis, jardiner avec Simon Hureau

    Simon Hureau nous amène, avec cette bande dessinée, dans son oasis personnelle : son jardin. Telle une bouffée de verdure dans la campagne au sol labouré, son jardin déploie un écosystème riche où la biodiversité se régénère petit à petit. Il amène ainsi à rappeler que toutes les petites bêtes qu’on ne trouve plus en ville ont leur importance, car celles qu’on aime voir, les oiseaux et les reptiles en dépendent. Ils jouent également un rôle dans le potager, initiative de plus en plus plébiscitée par les familles en ville comme à la campagne.

    L’Oasis, résumé d’une bande dessinée sans histoire

    Le défi auquel a dû être confronté Simon Hureau est l’absence d’histoire à proprement parler dans sa bande dessinée. En effet, il est difficile de raconter la vie d’un jardin et d’un potager et de manière agréable à lire, ludique et sans trop de lenteur. Il doit bien y avoir au moins quatre saisons pour découvrir des modifications liées à la météo, mais pour métamorphoser son espace vert, il lui a bien fallu une décennie. C’est donc l’histoire de la transformation de son parterre, sur 10 ans, qu’il retrace. Il explique à la fois l’intérêt qu’il y avait à tout changer, ses expérimentations, ses réussites et ses échecs, mais surtout les bénéfices que cela a eus, dans un petit terrain, sur la nature.

    En effet, il a vu les insectes, les oiseaux et les reptiles se multiplier et se réguler entre eux. Il offre de la place pour chacun et propose quelque chose qui commence à ressembler à de la permaculture, puisqu’il laisse vivre librement les insectes, les fleurs et aussi bien que les arbustes et les légumes. Ainsi, en prenant la décision de découvrir comment se débrouillait son jardin et en gagnant en expertise, il est parvenu à un équilibre toujours un peu en travail, mais où l’activité reprend et se diversifie.

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    Se tromper, c’est normal : on apprend en jardinant

    Si l’auteur dit être novice au début de son ouvrage, on sent à ce qu’il écrit qu’il ne l’est plus du tout au moment de la rédaction. Alors il raconte : bien sûr qu’il aurait pu faire mieux, moins se tromper. Il en est déjà à 10 ans d’observations et cela est considérable. Il nous donne ainsi à voir de magnifiques pages remplies d’insectes et de papillons que nous connaissons bien et d’autres moins. Celles-ci ainsi que les propos peuvent cependant laisser penser qu’il n’a jamais été débutant et cela peut être décourageant. Il porte encore à songer que tout fonctionne. Les tâtonnements sont vites oubliés, car jamais évoqués et il n’est pas systématiquement si simple de comprendre et faire émerger la biodiversité.

    Il en sera de même pour celui qui essaie de faire son potager et hésite entre laisser les petites bêtes dans le sol, quitte à perdre quelques légumes ou retirer tous ces insectes qui détruisent parfois de longues heures de travail. Je pense qu’il y a un juste milieu à trouver, que l’auteur défend dans son ouvrage, mais en négligeant qu’il n’est pas toujours si facile de lâcher prise. Il existe une multitude de façons de faire du jardinage et s’il en parle seulement dans les toutes dernières pages, j’aurais aimé qu’il évoque les questionnements qu’il a vraiment pu avoir. J’imagine que tout n’a pas été aussi fluide qu’il le laisse entendre et dans un extérieur, il y a quand même de l’action !

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    Des pages de son livre d’or des animaux trouvés dans son jardin

    Mais ce qu’il nous encourage à voir, c’est comment, avec le temps dont on dispose et un peu d’énergie, on peut modifier un petit bout de terre pour du mieux. Il offre là une bouée d’air frais face à des disparitions d’insectes toujours plus inquiétantes et dont on parle considérablement, sans pour autant ne jamais prendre des décisions allant dans le sens de la sauvegarde. Il nous présente ainsi quelques-unes des illustrations de son livre d’insectes, assénant la dénomination latine de ceux qui passent dans son jardin. D’ailleurs, j’aurais adoré retrouver les appellations en langue vulgaire, ça manque lorsqu’on feuillette le volume. Mon fils qui a regardé l’ouvrage avec moi aurait aimé connaître les noms, que je n’ai pas eu le courage de chercher sur internet pendant la lecture !

    Définitivement, cette BD confère de l'espoir. Même si le sol n’est pas le même partout et que certaines propriétés demandent beaucoup plus de travail que d’autres, et ce peu importe ce que l’homme a fait dessus. Il n’est pas toujours simple et accessible financièrement selon où l’on se trouve de rendre la terre plus fertile. Mais j’ai adoré, et cela donne tant de motivation avec les beaux jours qui arrivent ! N’oublions pas que si l’auteur fait le choix de partir en campagne pour reverdir son quotidien, les villes en ont aussi cruellement besoin qu’on les végétalise, et il serait bon d’y penser !


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    // lastname: Hureau // firstname: Simon // title: L'Oasis