Mode littéraire : le transhumanisme
Alors que l'intelligence artificielle et la robotique sont exploitées à n'en plus finir dans le monde littéraire et dans les médias, les films, la vie de tous les jours, parler de transhumanisme semble être une continuation logique.
Augmenter l'homme : une notion transhumaniste
Puisque nous y sommes, parlons des aspirations transhumanistes. Que veut dire "augmenter l'homme" ? Cela signifie le rendre plus fort, plus autonome. On comprend, à travers les idéaux des transhumanistes, qu'il s'agit de la recherche de l'égalité entre les individus et l'accès à de nouvelles capacités (une vision nocturne, un développement des sens, un système de géolocalisation...) entre autres.
Les transhumanistes veulent surpasser ce qu'ils appellent la réparation du corps endommagé pour atteindre l'augmentation. Il pourrait devoir être "réparé" d'une amputation, d'un problème neurologique, d'un handicap ou même d'une petite blessure. Il pourrait être "augmenté" par l'acquisition de nouvelles compétences. Ils souhaitent passer par la science pour rendre l'homme libre et moins vulnérable aux maladies.
L'une d'entre elles nous touche depuis la nuit des temps : la mort. Selon eux et déjà depuis l'humanisme des Lumières, la mort ne serait pas incurable. Il s'agirait alors de la maladie du vieillissement qui nous toucherait (presque) depuis notre naissance. Je dis "presque" puisque le corps a besoin d'un temps de développement pour être au maximum de ses performances. Et si nous vivons de plus en plus longtemps, ne serait-ce pas un signe qui leur donne raison ?
Le transhumanisme est un sujet littéraire
Il est amplifié par notre littérature
Le transhumanisme trouve ses fondements dans les fantasmes littéraires. Que lisons-nous depuis longtemps ? Nous dévorons les histoires de monstres, de héros, de surhommes et de dieux. Et cela depuis que l'écriture existe. Pensons aux héros grecs et latins qui combattent les monstres mythologiques, les chevaliers qui défendent les gentes dames des dragons dans la littérature médiévale comme dans Tristan et Iseult ; les vampires qui nous tentent de leur immortalité autant qu'ils nous font peur.
Et maintenant les robots et les hommes augmentés qui sauvent l'humanité. Tous ces espoirs qu'ont les transhumanistes sont nés des fantasmes de l'humanité, des esprits littéraires qui comblent nos aspirations de mots et de mondes. Les transhumanistes puisent dans les livres de science-fiction pour trouver un humain puissant, une machine au comble de la perfection pour atteindre l'utopie. Ce non-lieu sans substance trouverait enfin une existence. Mais cette aspiration, ils la transposent dans le réel, ils veulent que ce monde si enviable soit le nôtre.
On écrit sur le transhumanisme
Aujourd'hui, lorsqu'on rentre dans une librairie, on tombe assez rapidement sur des livres parlant de l'intelligence artificielle (I.A.). Le sujet passionne autant qu'il inquiète puisqu'il est actuel. On s'interroge sur ce que peut permettre cette technologie de manière positive, ou négative. La notion d'intelligence artificielle est née très rapidement dans l'histoire d'Internet. Son évolution a été extrêmement rapide. Le mode d'apprentissage de l'ordinateur est assez similaire à celui de l'enfant qui apprend à reconnaître un objet, un animal ou autre à partir d'un stock d'images et d'expériences.
Cette intelligence est de plus en plus discutée dans la littérature et elle touche un plus large public depuis quelques années. Cette évolution a été rendue accessible à travers une nouvelle mode littéraire donnant de nombreuses connaissances sur les possibilités qu'offre l'I.A. Dans la continuité, le transhumanisme a pris sa place dans les discours médiatiques, les essais littéraires et même les romans.
Et pourquoi pas ?
Tous les livres ne se terminent pas mal, s'il y a des difficultés, cela ne dure qu'un temps. Il naîtra de ce mouvement de très belles inventions rendant l'homme "à réparer" mieux dans sa peau, si homme à réparer il existe. Dans tous les cas, ils pourraient aider les humains à mieux vivre entre eux en s'acceptant les uns les autres. Seulement le problème est ailleurs.
Si dans les livres les "humains" sont malléables, ce n'est pas le cas dans la réalité, nous n'avons pas un monde à sacrifier ni des cerveaux à formater. Pensez à 1984 de Georges Orwell : voilà le risque que nous courons. Si nous fonctionnons de la même manière qu'eux, en réfléchissant selon nos aspirations littéraires, alors cet argument est recevable. Pourquoi critiquer une opinion basée sur un fondement similaire à celui de l'opposition ? Tout sera question de juste mesure et de libre arbitre.